Utiliser le sarrasin comme engrais vert !

On les appelle « engrais verts » car ils permettent de fertiliser un sol sans avoir à utiliser de produits chimiques : zoom sur le sarrasin, dont la culture apporte de nombreux bienfaits aux cultures potagères.

Rappel : qu’est-ce qu’un engrais vert exactement ?

Le phénomène semble logique : les plantes prélevant les éléments nutritifs dont elles ont besoin dans le sol, ce dernier s’appauvrit de récolte en récolte. Heureusement, plusieurs types de solutions existent pour lutter contre cette dégradation progressive.

D’abord, l’utilisation d’engrais minéraux contenant des minéraux directement assimilables par les végétaux. Dans leur version naturelle (on peut citer le phosphate, la poudre de roche ou la kiéserite), ils sont extrêmement concentrés et peuvent abîmer la terre en cas de surdosage. Quant à leur version de synthèse, qui contient la plupart du temps 3 composants (l’azote, le phosphore et le potassium), elle doit également être employée avec précaution au risque de produire l’effet contraire à celui attendu… Attention aux brûlures !

Ensuite, l’utilisation d’engrais organiques, d’origine végétale ou animale et qui doivent passer par une phase de décomposition avant d’être assimilés, ne nourrissant ainsi les végétaux que de manière progressive. On pense par exemple à la corne broyée, au purin, au jus d’algues ou encore à la farine d’arête… La qualité de ces déchets dépendant de la manière dont les végétaux/animaux dont ils sont issus ont été élevés ou cultivés.

Et enfin, l’utilisation d’engrais verts – c’est le sujet qui nous intéresse ici –, qui ne sont pas une matière que l’on épand mais une culture qui est destinée à ne pas être récoltée. Qu’il s’agisse de sarrasin, de phacélie, de moutarde, de trèfle, de colza, de seigle, d’avoine ou de vesce, on sème la plante sur le sol que l’on souhaite enrichir, on attend qu’elle pousse, puis on la fauche et on la laisse se décomposer de manière à qu’elle s’incorpore au sol… Une manière naturelle d’offrir à ce dernier un apport important en matière organique !

Qu’est-ce que le sarrasin ?

Plante à fleurs annuelle de la famille des Polygonacées, le sarrasin est généralement cultivé pour ses graines, que l’on utilise dans la recette des fameuses galettes bretonnes dites « de blé noir » (qui n’ont de blé que le nom puisque le sarrasin n’est pas une espèce de blé et ne contient pas de gluten) à base de farine de sarrasin.

Présentant des tiges rougeâtres et noueuses ainsi que des feuilles en forme de cœur, il fleurit en odorants petits bouquets de fleurs blanches, dont les graines sont extrêmement riches en éléments nutritifs.

Sarrasin : pourquoi est-ce un bon engrais vert ?

La raison principale pour laquelle on privilégie le sarrasin sur d’autres engrais verts, c’est sa rapidité à pousser. En effet, cette plante a la particularité de se développer très rapidement, et d’étouffer ainsi les mauvaises herbes.

L’avantage, c’est qu’il produit des toxines qui inhibent la germination et la croissance d’autres plantes, et c’est la raison pour laquelle on l’utilise généralement sur des parcelles en friche : en les étouffant, il va éviter aux adventices de les envahir et apporter à la terre des éléments nutritifs.

Quand et comment semer le sarrasin comme engrais vert ?

On le sème généralement au printemps ou pendant l’été, après les premières récoltes printanières ou celles estivales, de manière à ne pas laisser la terre nue.

Attention : s’il résiste plutôt bien à la sécheresse, il craint beaucoup le gel et ne peut donc pas être semé trop tôt. Autrement dit, pas avant la fin des gelées tardives, qui se produisent jusqu’en mai.

Le semis doit se faire en surface, sur un sol bien exposé au soleil. L’avantage, c’est que le sarrasin a la capacité à pousser sur des terres pauvres, même s’il s’agit de sols caillouteux ou sableux, et qu’il peut être associé à d’autres plantes poussant elles aussi rapidement, telles que la moutarde ou la phacélie.

Sarrasin : quand faut-il le faucher ?

L’important, c’est de le faucher avant qu’il ne monte en graine, afin d’éviter qu’il se ressème.

Au bout de 7 à 8 semaines et une fois que les tiges mesurent entre 15 et 20 cm, fauchez-leset laissez-les reposer sur le sol. Vous pouvez également les y enfoncer avec une griffe, de façon à ce qu’elles s’y incorporent bien et libèrent leurs éléments nutritifs le plus tôt possible.

S’il pousse rapidement, il se décompose également très rapidement, apportant même aux terres les moins fertiles un apport nécessaire en humus, et ce assez vite.

Quelle variété de sarrasin utiliser en engrais vert ?

Généralement, on utilise le Polygonum fagopyrum esculentum, sa forme la plus commune également appelée « sarrasin argenté » et préférez des graines bio.

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